Si Constantine m’était contée
Située au nord-est de l’Algérie, Constantine est une ville plusieurs fois millénaires. Anciennement Cirta, capitale de la Numidie, elle passe sous domination romaine. C’est à l’empereur Constantin 1er qu’elle doit son nom actuel. Constantine, construite sur et autour des montagnes, est également surnommée la « ville des ponts suspendus », « ville du vieux rocher », « ville des oulémas », aussi « ville des aigles » ou encore « ville du malouf »; variante constantinoise de la musique arabo-andalouse. Elle est loin d’être une destination inconnue. Constantine, qui possède un charme unique en son genre, est une ville à visiter !
Sommaire
- Constantine, la belle
- La médina
- Le palais du Bey
- Les anciennes mosquées
- La Mosquée Émir Abdelkader
- Les ponts suspendus
- Cinq choses à savoir sur le Monument aux Morts
- Sept autres curiosités à ne pas manquer
- Que voir aussi ?
Constantine, la belle !
Arpentez ses rues et ses boulevards, découvrez son architecture au pluriel qui témoigne de son passé plusieurs fois millénaires et de son histoire multiple. Promenez-vous dans ses vieux quartiers qui regorgent de témoignages divers. Profitez pleinement de chaque instant qui vous conduira à chacune de vos destinations, imprégnez-vous de l’atmosphère des lieux que vous visitez, laissez-vous charmer par la ville. Vous ne le regretterez pas !
La médina
Elle est le cœur historique de Constantine. Construite sur un bloc calcaire, elle est appelée le « Rocher ». Elle est bâtie en dégradé depuis la Casbah jusqu’aux quartiers bas de la Souika.
Elle est un riche patrimoine historique et architectural, à travers les toitures de tuiles rondes et rouges, ses vieilles mosquées, des demeures remarquables à patio des XVIe et XVIIe siècles.
La promenade vous conduira aussi à la medersa du boulevard Larbi-Ben-M’Hidi, et jusqu’aux fortifications qui entourent Constantine ou encore aux portes de la ville ainsi qu’aux places et carrefours.
De nombreux hammams (bains) parsèment la ville, ainsi que des fondouks et des souks.
D’autres vestiges à découvrir comme la prison (habs) qui d’après les légendes locales est installée dans d’anciennes citernes romaines, ainsi que la mosquée Koubet Bechir.
Un autre lieu célèbre se trouve dans la médina : Kef Chekara (littéralement le rocher du sac) duquel d’après les légendes, les femmes infidèles étaient jetées ou les ennemis du bey.
Prenez plaisir en déambulant dans les ruelles de la médina. Vous y trouverez une animation permanente. À faire absolument !
Le palais du Bey
Il est la trace vivante de la civilisation ottomane. Il est l’un des plus importants monuments historiques. Il a été construit de 1826 à 1835 par Hadj Ahmed Bey, héros de la résistance anticoloniale dans l’est algérien. Le palais se distingue par son style mauresque baroque où apparaissent différentes influences de style européen et oriental. Les bâtiments du palais s’organisent autour de trois jardins et de trois cours tandis que les appartements sont ouverts sur des galeries. Le Bey a également construit une aile réservée pour les femmes, un harem.
Les anciennes mosquées
Djamaâ el Kebir
La mosquée a dû être construite sur les ruines d’un temple païen. À l’extérieur, il est composé de grands murs unis, troués de lucarnes et percés d’une grande porte. À l’intérieur, une cour spacieuse, dallée et entourée d’un cloître ; à droite, un minaret carré et à gauche, cinq portes en bois sculpté et historié de clous et d’anneaux ciselés, donnant entrée dans la mosquée.
Djamaâ Rahbat-es-Souf
Elle est l’une des plus anciennes de Constantine. Distraite du culte dès le commencement de l’occupation française, elle a été convertie par l’administration militaire en magasin à orge, puis en hôpital civil. Son minaret, sillonné de lézardes, a été abattu en 1850.
Djamaâ Souk-er-Rezel
La mosquée du marché à la laine filée, a été convertie en église. Elle est un assez beau spécimen de l’architecture arabe : des colonnes en granit, hautes de 4 mètres, et provenant en partie des ruines de Tattubl, poste militaire romain à 14 lieues au sud de Constantine, la divisent en trois travées ; les parvis sont incrustés d’arabesques finement découpées et fouillées. Le minbar musulman, transformé en chaire chrétienne, est un précieux travail de marqueterie.
Djamaâ Sidi el-Akhdar
L’édifice comprend la mosquée proprement dite, bâtie sur des voûtes et une salle en contrebas sur laquelle s’ouvre une galerie consacrée à la sépulture du bey fondateur et de ses descendants. Elle est l’une des plus belles de Constantine. Sur les mchahed en marbre blanc ou pierres tombales de la salle des morts, on lit les noms de personnages célèbres à Constantine, ceux entre autres de : Hassan Ben Hanek, qui fit construire la mosquée d’El-Akhdar ; Hussein, fils de Ben Hanek, successeur de Salah-bey, mort étranglé ; Hassouna, fils du précédent, qui périt en tombant avec sa jument dans le ravin de Constantine, lorsqu’il traversait El-Kantra.
La Medersa de Sidi el-Akhdar
Elle est fondée par Salah-bey et attenante à la mosquée. Son entrée se trouve sous la voûte de la rue Combes. Après avoir monté quelques marches, on arrive à une petite cour autour de laquelle étaient disposées les cellules des étudiants et une salle très vaste, coupée par deux arcades et réservée pour les leçons. Cette salle est décorée d’un bandeau sculpté et enluminé, qui serpente sans interruption sur les quatre murs.
Djamaâ Sidi el-Kettani
Elle est encore connue sous le nom de mosquée de Salah-bey. Elle illustre le fort règne du bey Saleh Ben Mostafa qui était l’un des plus importants beys de Constantine. Ce joyau de l’architecture est marqué à l’intérieur par l’originalité du minbar italien, l’élégance du mihrab sculpté qui s’ajoute à des coupoles et plafonds finement décorés sans oublier les carreaux de céramique aux couleurs vives qui revêtent les murs de cette mosquée à minaret si typique. Sidi El Kettani, garde jusqu’à présent les tombeaux de Salah bey et de sa famille.
Djamaa Sidi Makhlouf, Djamaa Abd-er-Rahman-el-Mnâteki, Masdjid Sidi Seffar…
Sont autant d’anciennes mosquées que compte le riche patrimoine religieux de Constantine. Chaque édifice témoigne d’une époque, d’une histoire et d’un style architectural à part. La décoration est magnifique et témoigne de l’originalité des motifs. De nombreuses coupoles finement sculptées et des vitraux avec des carreaux céramiques multicolores adhèrent avec harmonie à l’authenticité du lieu.
La Mosquée Émir Abdelkader
Elle est située dans le quartier Emir Abdelkader d’où l’appellation. Pouvant accueillir jusqu’à 15 000 personnes et comportant deux grands minarets et d’une impressionnante coupole, la mosquée est un bâtiment vraiment très imposant tant par ses dimensions, que par la beauté de son architecture et la richesse de sa décoration. Elle illustre un savoir-faire ressorti à travers la finesse et la richesse de l’ornement dans un style arabo-musulman. La mosquée est un joyau architectural. À visiter !
Les ponts suspendus
Constantine est célèbre pour sa géographie qui fait d’elle une ville unique, exceptionnelle. Constantine est appelée la ville des ponts suspendus. Ils font partie intégrante de l’identité de la cité, devenus alors les curiosités à voir. Ils font la fierté des constantinois : le pont d’El Kantara est l’un des plus anciens, construit à l’époque romaine et restauré par Salah Bey au XVIIIème siècle et, plus tard, en 1863 ; les ponts de Sidi M’ Çid et de Sidi Rached ont été inaugurés en 1912 ; le pont des Chutes ; le pont du Diable, la passerelle Mellah Slimane ; le pont d’Arcole ; le pont Salah Bey. Tous ces ponts déploient majestueusement leurs silhouettes et se détachent au loin en se fondant au paysage de la ville du vieux rocher.
Cinq choses à savoir sur le Monument aux Morts
- Le Monument aux Morts est un Arc de Triomphe situé en haut d’une falaise de la rive droite du Rhummel offrant une superbe vue sur Constantine.
- Le mémorial, inauguré en 1930, a été réalisé en hommage aux enfants de la ville morts durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Plus de 800 soldats, musulmans, chrétiens et juifs originaires de la ville de Constantine ont vu leur nom gravé sur des plaques en bronze.
- Il faut escalader 36 marches en pierre de taille pour arriver devant le monumental arc de triomphe de 21 m de haut inspiré de celui de Trajan à Timgad.
- Au sommet de l’arc, la statue de la Victoire, reproduction de la statue romaine nommée La Victoire de Constantine, découverte lors des fouilles effectuées dans la Casbah de la ville et conservée au musée Cirta.
- Devant le monument, au bord de la falaise, à 635 m d’altitude, une terrasse semi circulaire qui offre une vue panoramique sur la vallée du Rhummel, légendée grâce à une table d’orientation.
Sept autres curiosités à ne pas manquer
- Découvrez l’arche naturelle d’une soixantaine de mètres de hauteur reliant les deux rochers et formant un pont naturel creusé dans la roche par les torrents.
- Allez à la découverte des grottes de l’ours et du mouflon où vous trouverez les vestiges des premiers habitants de Constantine (peintures rupestres datant de 30 000 ans).
- Aller voir les piscines de Sidi M’Çid qui sont alimentées par une source naturelle sur le lit de l’oued – il y avait aussi les thermes romains (thermes de César) avec une eau à 33° tout au long de l’année (même par temps de neige).
- Admirez l’aqueduc romain, situé en plein centre de Constantine, un endroit qui renferme dans son sous-sol une véritable nécropole numide et qui mérite plus d’attention.
- Du haut des ponts ou de quelques points aménagés, laissez-vous transporter par les gorges du Rhummel, en en éprouvant la profondeur et se sentant aspiré par le vide. Une expérience à vous procurer d’intenses sensations !
- Une des curiosités de la ville de Constantine est bien le « chemin des touristes ». Long de plus de deux kilomètres et demi, ce sentier vous permettra de suivre le fond des gorges du Rhummel sur toute leur longueur.
- Promenez-vous dans le centre-ville et découvrez La Brèche (Place du 1er Novembre), une place publique qui tient son nom du fait de l’invasion française, car c’est à cet emplacement que les soldats français firent une percée dans les remparts et ainsi occupèrent la ville.
Que voir aussi ?
Le mausolée de Massinissa, roi berbère, situé à proximité d’El Khroub (16 km à l’est de Constantine) ; les ruines antiques de la ville de Tiddis, situées à quelques dizaines de kilomètres de Constantine ; d’autres lieux, témoins de l’histoire d’une ville plusieurs fois millénaires, sont à voir : les dolmens de Salluste, localisés à Bekira, à proximité de la ville ; le tombeau de Praecillius, situé dans le site d’El Hofra, dans l’actuel quartier de Kouhil Lakhdar ; les dolmens de Ras El Aïn et de Djebel Ksaïbi, situés dans la commune d’Ouled Rahmoun, de même pour ceux du site de Djebel M’zala dans la commune d’El Khroub.
Liste
- La médina
- Le palais du Bey
- Djamaâ el Kebir
- Djamaâ Rahbah-es-Souf
- Djamaâ Souk-er-Rezel
- Djamaâ Sidi el-Akhdar
- La Medersa de Sidi el-Akhdar
- Djamaâ Sidi el-Kettani
- Djamaa Sidi Makhlouf, Djamaa Abd-er-Rahman-el-Mnâteki, Masdjid Sidi Seffar…
- La Mosquée Émir Abdelkader
- Les ponts suspendus
- Le Monument aux Morts
- L’arche naturelle
- Les grottes de l’ours et du mouflon
- Les piscines de Sidi M’ Çid
- L’aqueduc romain
- Les gorges du Rhummel
- Le « chemin des touristes »
- La Brèche
- Le mausolée de Massinissa
- Les ruines antiques de la ville de Tiddis
- Le tombeau de Praecillius
- Les dolmens de Ras El Aïn, de Djebel Ksaïbi, de Djebel M’zala et de Salluste