La vallée du M’Zab

Pittoresque et fascinant

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Visiter Ghardaïa, c’est aller à la découverte de la vallée du M’Zab, la porte d’entrée du Grand Sud, le début de l’immense Sahara algérien. Située à 600 km au sud d’Alger, la vallée fait partie du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Avec son paysage pittoresque et son architecture particulière, ses traditions ancestrales et son histoire séculaire, le M’Zab se dévoile et s’affirme fascinant et attirant. Il n’en finit pas de séduire les touristes.

Sommaire

Ghardaïa, l’ensorceleuse
Bounoura, la lumineuse
Beni-Isguen, l’authentique
El Atteuf, la doyenne des ksour
Melika, la reine du M’zab
Berriane et Guerrara, les charmeuses
Sept expériences uniques à vivre !

Ghardaïa, l’ensorceleuse

Elle a été fondée entre 1048 et 1053. A l’instar des autres ksour qu’englobe la vallée, Ghardaïa est implantée sur un piton rocailleux ou colline, qui s’impose par son ordre serré composé de maisons agglomérées en terre cuite harmonieusement étagées en terrasses, revêtis de couleurs pâles (roses, ocres, verts, bleus), conférant ainsi à la vallée un aspect chromatique unique.

Le temps de votre séjour dans la cité, vous serez émerveillé par son architecture singulière, toute d’harmonie et de sobriété. S’y promener, c’est découvrir une manière de vivre et un art architectural inédit. C’est s’imprégner de l’atmosphère chaleureuse des lieux et se mettre en contact direct avec les traditions et les coutumes des habitants. Votre séjour n’en sera que plus enrichi.

Visitez la vieille mosquée et son minaret (plus de 20 mètres de hauteur) en forme de tronc de pyramide très allongé qui domine toute la cité. La mosquée a été construite sur le point le plus élevé de la colline. Cela lui donne une fière allure. Contrairement aux autres mosquées du monde, la mosquée possède une caractéristique bien spécifique : au M’zab, elle est dépourvue de tout élément décoratif ou superflu.

Une balade dans l’ancienne place du marché s’impose. Vous y serez emporté par ses commerces et ses ruelles étroites qui permettent d’accéder aux habitations. De forme rectangulaire, cette place, considérée comme le marché le plus important et le plus dynamique de toute la région, est entourée d’une galerie’arcades de différentes formes et dimensions, sous laquelle s’ouvrent des boutiques et des petits commerces. Au milieu de la moitié nord-ouest de la place se situe la « Houita » qui est une ligne de grosses pierres enfoncées dans le sol et disposées en un demi-cercle d’environ 5m de rayon. Ces pierres constituaient jadis les sièges de chacun des membres de la « Djemaâ » (assemblée de notables du ksar) qui s’y installaient pour débattre des affaires de la cité.

Visitez aussi les différents cimetières qui entourent le ksar. Ces cimetières, véritables villes de morts au cachet particulier, contiennent des mosquées funéraires, des espaces de prière non couverts (m’çolla) ainsi que des tombeaux d’illustres savants et hommes de culte. Certains cimetières datent du XVIIe siècle. Ils sont considérés comme sites et monuments historiques.

Allez également à la découverte de la palmeraie et de son système d’irrigation traditionnel. Cette étendue végétale, pleine de fraîcheur, est irriguée par un système souterrain de partage des eaux. Outre les palmiers donnant les délicieuses « Deglet Nour », dattes moelleuses à souhait, des arbres fruitiers produisent des oranges, citrons, grenades, figues…

Bounoura, la lumineuse

Le ksar est situé à 2 km à l’est du centre-ville de Ghardaïa dont il constitue la « banlieue ». On l’appelle Bounoura « La lumineuse ». Elle est bâtie sur un rocher qui surplombe la rivière. Les maisons construites sur les rochers font office de rempart. Le ksar a été fondé en 1046 sur le sommet de la colline au pied de laquelle se croisent l’Oued M’Zab avec l’un de ses affluents « Oued Azouil ».

À Bounoura, vous découvrirez la mosquée et les fortifications qui occupent la partie la plus élevée. La mosquée de Bounoura se situe au centre du vieux ksar et son minaret surplombe la vallée du M’zab. De forme irrégulière, elle est composée d’une salle de prière dont les piliers et les arcs, de formes très simples, portent la couverture en terrasse, et d’une vaste aire de prière qui l’entoure.

Vous y découvrirez également l’espace urbain avec ses anciennes maisons et ses ruelles étroites. Les habitations forment des maisons remparts aux lignes arrondies, juchées sur un énorme rocher taillé par l’oued.

Profitez de votre séjour dans la vallée du M’Zab pour découvrir un patrimoine urbain et architectural remarquable, des gravures rupestres et autres vestiges historiques et religieux, des grottes et autres cavités souterraines telles que les grottes d’Aghzou Nfigher et d’Aghzou Nzhar. Ces grottes témoignent de l’histoire exceptionnelle d’un établissement humain et représentent des paysages uniques du M’zab.

Prenez le temps d’aller visiter les sites funéraires de Bounoura. Ces vastes cimetières entourent le Ksar et occupent une place très importante dans la mémoire collective tant ils sont chargés d’histoire.

Bounoura, noyée par un coucher de soleil exceptionnel visible à partir d’une colline environnante, fait face à la palmeraie, cette oasis verdoyante incarne le calme et la sérénité. Observez également le système ingénieux d’irrigation. Cette technique communautaire est très ancienne.

Beni-Isguen, l’authentique

Le ksar a été construit en 1347 sur le flanc d’une colline rocheuse. C’est la ville la plus secrète des villes du M’Zab, et elle est vue comme la ville sainte vouée à la pureté tant elle se targue d’être la plus rigide dans ses principes. Selon la légende, les anges ont aidé les habitants de la cité à construire une tour en une seule nuit. Beni-Isguen est une ville ancestrale et authentique où vous serez toujours bien accueillis.

À Beni-Isguen, admirez sa grande muraille, ses portes, ses tours de surveillance dont « Bordj Boulila » qui trône sur le point culminant de la fortification, offrant au visiteur une vue imprenable à la fois sur le ksar, la palmeraie, les habitations traditionnelles, les étroites ruelles et les places publiques.

Promenez-vous dans la ville et appréciez l’architecture des habitations, la propreté des lieux et l’organisation sociale qui y règne.

Allez à la découverte de son marché à la criée qui a conservé son cachet d’antan. Il est une véritable curiosité: c’est un marché aux enchères quotidien qui est une sorte de bourse de l’artisanat. À partir de 16h, ce marché ancestral s’ouvre sur la place publique. Tout s’y vend: bric-à-brac, anciens tapis, ustensiles de cuisine, robinetterie, fripes… Ce marché fait partie de l’histoire et du patrimoine de Beni-Isguen.

Foyer intellectuel de l’Ibadisme, Beni-Isguen, située à 2 km seulement de Ghardaïa, est une cité riche de bibliothèques aménagées dans des maisons où il est possible de consulter de nombreux manuscrits et ouvrages concernant les différents aspects de la société Ibadite et de sa législation (agriculture, droit, fiqh, hydraulique, architecture, etc…). Ces bibliothèques peuvent faire l’objet de visites (uniquement sur rendez-vous) pour faire découvrir aux visiteurs intéressés et aux chercheurs et universitaires leurs richesses.

Découvrez également le petit musée de Beni Isguen. Situé dans l’enceinte même du siège de l’association, mairie de Beni-Isguen à l’époque française, le musée qui représente un intérieur mozabite traditionnel, expose les produits de tissage traditionnel comme les tapis aux différents motifs et couleurs, les châles… des objets en ferronnerie utilisés jadis ainsi que des ustensiles de cuisines d’autrefois, des pièces de mesure d’antan, une petite chambre nuptiale des années 1950…

Visitez aussi la mosquée de l’oasis (parce que située à l’orée de la palmeraie), elle est toute blanche et nue et possède six nefs et une belle série d’arcades. Sa fondation date du XIIème siècle. Visitez en outre d’autres mosquées du ksar situées dans les cimetières alentour. De véritables chefs-d’œuvre !

Promenez-vous dans la palmeraie de Beni-Isguen. Elle s’étend le long de l’oued N’tissa sur 3 kilomètres. Elle est la plus belle, et est traversée d’un long barrage clair. Pendant la crue, vous pouvez admirer la forme sinueuse du barrage pour supporter la pression de l’eau. La palmeraie comprend un ingénieux système de partage des eaux de crues. Une merveilleuse prouesse technique !

El Atteuf, la doyenne des ksour

Le ksar a été fondé en 1010. Il est bâti dans un coude de l’oued M’zab. Comme les autres cités, la ville incarne l’essence même de la beauté et de la simplicité. Elle est construite en forme de pyramide colorée. El Atteuf est la doyenne des ksour, d’où son surnom : « la mère de tous les ksour ».

La place du marché constitue une curiosité et une grande attraction touristique. Il représente un espace d’échanges conviviaux et de transactions commerciales par le biais de la vente à la criée. La place du marché est entourée de galeries et d’arcades de différentes tailles et dimensions à l’intérieur desquelles se trouvent des maisons. Promenez-vous dans le marché de la cité composé d’une kyrielle d’échoppes. L’artisanat local s’invite dans ces petits commerces à travers bijoux, tapis, tissus, poterie, articles en cuir…

El Atteuf est la seule à posséder deux mosquées. Visitez le cimetière et découvrez une belle et bien particulière mosquée funéraire contiguë au tombeau cheikh Sidi Brahim. Ce monument qui est un mausolée a servi de modèle à Le Corbusier lors de la conception de la Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp (1953). Les deux sites méritent un détour !

Profitez également de votre visite pour aller à la découverte de la palmeraie, une masse de verdure qui fournit fruits, légumes et fraîcheur pendant les grandes chaleurs. Un réel délice !

N’oubliez pas de visiter les grottes de Aghzou Noulous qui représentent une valeur exceptionnelle du patrimoine souterrain de la région de Ghardaïa. Véritable chefs-d’œuvre de la nature et joyaux souterrains, ces grottes constituent des curiosités exceptionnelles à découvrir. Elles illustrent une véritable attraction touristique.

Visitez aussi le cimetière d’El Atteuf qui, comme tous ceux des villes mozabites, est d’un dépouillement extrême. Un calme absolu y règne et vous serez saisi d’une sérénité régénératrice. Un lieu propice à se détacher du monde matériel et à communier avec le désert.

Melika, la reine du M’zab

La cité a été bâtie au XIème siècle sur un piton et est proche de Ghardaïa. Le ksar possède un charme particulier. Elle est considérée comme une ville sainte. Elle déroule sur son front une couronne de remparts. Son architecture mérite l’admiration !

Visitez le marché de la ville. Contrairement aux autres ksour, le souk de Melika est mitoyen de la grande mosquée, au centre du village. Découvrez-y l’artisanat local. Les habitants de Melika s’étaient fait aussi la spécialité d’une certaine poterie, dite verte, et qui constitua longtemps une partie non négligeable de l’activité économique de la ville. Les étals sont richement achalandés d’un florilège d’articles. Vous y trouverez de jolis souvenirs pour vous et vos proches.

Allez à la découverte des tombeaux du Cheikh Abou Mahdi Aïssa ben Smaïl, et de ses disciples qui se situent au nord du Ksar, à l’intérieur d’un grand cimetière assimilé à une véritable ville des morts. A partir du cimetière, une superbe vue panoramique en direction de la ville de Ghardaïa s’offre aux visiteurs.

Berriane et Guerrara, les charmeuses

La ville de Berriane a été fondée en 1690, à 45 km au nord de Ghardaïa. Le ksar est implanté sur un monticule rocheux. Son cachet architectural s’apparente à celui des cités du Mzab.

Visitez le marché de la cité et découvrez l’artisanat local qui est très reconnu et très authentique. Profitez par ailleurs de la visite pour vous promener dans les palmeraies irriguées par le barrage oued Ballouh, qui est une vraie attraction touristique. L’oasis vous offre un grand moment de fraîcheur et d’évasion. N’oubliez pas d’aller à la découverte de sites archéologiques et de stations de gravures rupestres datées de l’âge préhistorique. Vous y découvrirez également des monuments funéraires spécifiques à la région du M’zab. La région de Berriane constitue un musée à ciel ouvert et une mémoire de l’Humanité. Venez y découvrir cette richesse et ce passé millénaire.

La ville de Guerrara a été fondée en 1631. Elle est située à 115 km au nord-est de Ghardaïa. La réputation du ksar tient en grande partie à son architecture et à sa mosquée qui sont atypiques. À découvrir ! Son marché quotidien est attractif. Il est un carrefour de rencontre et d’échange. À visiter ! La ville est aussi réputée pour son artisanat. Une merveille ! Ses palmeraies sont de véritables oasis verdoyantes et luxuriante. Vous y découvrirez les ouvrages hydrauliques forts ingénieux qui irriguent les vergers et les plantations. Venez goûter à son atmosphère rafraîchissante !

Sept expériences uniques à vivre !

Lors de votre séjour dans la vallée du M’Zab, prévoyez une excursion dans l’oasis de Metlili, située à 40 Km au Sud de Ghardaïa. Cette étendue de verdure constitue une attraction touristique par ses nombreux tombeaux de saints et par son cimetière. L’architecture de la mosquée et des maisons contraste avec les villes mozabites. À découvrir !

Venez aussi découvrir Zelfana, l’autre oasis située à 67 km à l’est de Ghardaïa. La palmeraie compte un grand nombre de sources thermales. Cette eau d’une température de plus de 40 degrés, riche en sels minéraux et en chlorure de sodium, possède des vertus thérapeutiques. En plus, découvrez-y les ruines du vieux Ksar.

Profitez également de la visite pour admirer le lac salé, se balader dans le village « Nebka » et faire des randonnées à cheval ou à dos de chameaux dans les dunes aux tons ocre. La promenade ne peut être qu’agréable et le spectacle ne peut être que féérique !

Essayez par ailleurs le tourisme nomade qui serait l’occasion d’entrer en contact avec des populations locales au rythme de vie assez particulier. Cette forme de tourisme implique des nuits sous les tentes nomades. Une expérience unique à ne pas rater.