Fès-Meknès cache des trésors dans ses terroirs
La région de Fès-Meknès est située au Centre Nord du Maroc, son chef-lieu est Fès.
La Région est composée de 2 préfectures (Fès et Meknès) et 7 provinces (Taounate,Taza, Sefrou, El Hajeb, Boulemane, Moulay Yaâcoub et Ifrane).
Les préfectures et provinces de la région disposent de plusieurs produits labellisés ou en cours de labellisation. Des produits du terroir d’une qualité reconnue à l’échelle nationale et mondiale…
Les pommes de Tafajight
Les agriculteurs ont commencé à planter du pommier depuis la fin des années 1980. Les vergers s’étalent sur une superficie d’environ 20ha. La production annuelle est estimée à 280 tonnes de pommes par an. Trois variétés y sont essentiellement produites: Golden Delicious, Starking Delicious et son mutant Spur Starkrimson. Juteuses, fermes, d’une couleur rouge foncé et d’un goût sucré, ce sont les caractéristiques majeures des pommes de Tafajight.
Les olives d’Azzaba
Les oliveraies d’Azzaba produisent environ 8000 tonnes d’olives par an sur une superficie de 2000 ha irrigués. C’est la tribu « Jmâa » qui décide de la date de récolte, cette discipline collective permet à Azzaba de diversifier sa production. Plusieurs variétés d’olives sont proposées dans cette province à savoir :
- Olives vertes au citron et au sel
- Olives noires au thym
- Olives vertes et noires à l’harissa
- Olives noires à la menthe
- Olives noires au romarin.
Alkamela ; paysanne à Azzaba ; témoigne : « les fruits de l’olivier sont naturels, bio et sans additifs. La terre ici est exceptionnelle, rien d’étonnant que ses fruits le soient également ! »
L’MTA, olives et câpres
L’oliveraie L’Mta ; zone située dans la Commune d’Aïn Bouali, couvre une superficie de 6500 ha avec une production annuelle d’environ 10 000 tonnes d’olives typiques de ce terroir bio. L’olive de L’Mta reçoit peu ou pas de traitement, l’intervention des agriculteurs se limite à la récolte.
80% de la production de câpres du Maroc provient de la wilaya de Fès ; 16 000 ha sont recouverts par des câpriers.
Kamal, agriculteur, témoigne : « Avant tout, être vraiment à côté de la coopérative. Et pouvoir cultiver la terre. Être là où mon père a grandi, où je l’ai accompagné enfant pour l’aider aux travaux des champs, me rend heureux. Pour les travaux collectifs, je suis présent, nous triturons les olives. Certains apportent jusqu’à deux tonnes d’olives ! Nous améliorons sans cesse la qualité de l’huile extraite. Par exemple, nous avons totalement abandonné le stockage en sous-sol… »
Oliviers, Outat El Haj
Voici quelques déclarations de jeunes oléiculteurs sur la qualité des huiles qu’ils produisent :
Jamal dit : « La mienne possède une traçabilité ». « Mon huile d’olive est naturelle sans additif » avance Mohamed, Aziz explique « je ne peux pas te convaincre oralement que mon huile est excellente, je veux te montrer comment je travaille et tu comprendras pourquoi un tel goût ».
Miels de Bouyablane
À Bouyablane, Abdallah, un apiculteur amoureux des arbres et des plantes ; lui et ses collègues disposent de 250 ruches. Leur récolte se concentre sur le miel d’origan durant les mois de mai et de juin.
En plus de produire les miels de romarin, jujubier et thym, la région de Fès Boulemane produit aussi le rare miel de buplèvre (Zandaz) qui est un produit de terroir à fort potentiel de développement.
L’anis d’Agouraï
L’anis vert, petit anis, Pimpinelle ou encore Boucage odorant, est une plante cultivée dans le bassin méditerranéen pour ses qualités de condiment, de plante aromatique et médicinale. Ses graines, au goût fruité et légèrement poivré, sont très utilisées pour aromatiser les plats : crudités, pâtisseries, salades, etc.
Au Maroc, la production de l’anis s’étend sur le Cercle d’Agouraï dans la province d’El Hajeb. Il est cultivé en bour sur une superficie de 850 ha. Sa production annuelle est d’environ 600 tonnes de graines.
Ici, les producteurs ont développé un savoir-faire dans la culture de l’anis qui se transmet de génération en génération depuis les années 70.
Des producteurs expliquent : « Nous utilisons l’anis pour saupoudrer les gâteaux offerts à la femme qui vient de mettre au monde un enfant » dit un producteur « oui, mais l’anis n’est pas cultivé depuis longtemps » précise un autre adhérent de la coopérative « Non ! L’anis existait déjà dans les jardins de la kasbah d’Agouraï ! Ce sont les nomades qui l’avaient planté et les Juifs le cultivaient et le consommaient » affirme un homme âgé. Un jeune producteur ajoute : « Quand ma fille qui est âgée de 3 ans vient m’aider dans les cultures d’anis elle sait reconnaître la bonne herbe de la mauvaise ».