Style de vie

En quête du terroir du Sahara marocain

Au bord de l’océan Atlantique et aux portes du Sahara se trouvent les deux régions limitrophes de Guelmim-Oued Noun et de Laâyoune-Sakia El Hamra. Dans les terroirs de cette région, les populations locales produisent des richesses du royaume.

Dans cet article, nous allons mettre en lumière des produits propres aux deux régions qui sont les plus importantes au Sahara marocain.

Fromage, Assa

La région de Guelmim-Oued Noun est le terroir de production de lait, elle compte un cheptel camelin de plus de 44 000 têtes avec une production estimée à 150 tonnes.

Ce lait sert à la fabrication de fromage de chèvre. Mahjouba, jeune femme présidente de la coopérative Al Mountada, n’envisage pas de quitter Assa :

« Ici vit, ma famille, ma région a besoin des jeunes générations, si je pars j’abandonne un morceau de mon histoire. Dans le cadre de mon travail associatif, je peux aller ailleurs chercher du savoir-faire. Dès mon retour je le transmets à mes amies ici. »

La coopérative Al Moundata transforme le lait de chèvres et le lait de chamelles. Elle compte 25 adhérents qui maîtrisent à la perfection toutes les règles d’hygiène et de pasteurisation. Les fromages de chamelles et de chèvres qui y sont fabriqués, sont sans additif ni conservateur. Ils sont conditionnés et vendus à Guelmim.

fromage

Cactus, Tighmert

Tighmert est un village, situé dans la région Guelmim-Oued Noun, qui est connu pour ses oasis. Le terroir de production du cactus couvre toute la région de Guelmim-Oued Noun, les plantations de cactus occupent 30 000 ha.

Ahmed, président de la coopérative Wahat Tighmert, déclare : « Nous travaillons sur le cactus, mais aussi les dattes. Le cactus est bio, nous transformons les pépins du fruit en une huile qui devrait être la plus chère du Monde ! ». Il révèle que ce produit permet aux femmes de conserver une peau jeune. Les petites graines de l’Opuntia Ficus Indica ne contiennent que 5 % d’huile, il faut donc 33 kg de pépins de figues de barbarie pour extraire 1 litre d’huile, d’où la rareté de cette précieuse huile.

Le cactus a d’autres intérêts, à partir de ce dernier sont produits des filets de raquettes. « Les cactus sont achetés sur le marché local et nous employons environ 15 ouvrières saisonnières qui séparent la chair et les graines.»

cactus

« Ma maison ? C’est ma tente… »

M’barek et sa grande famille mènent une vie de nomade depuis la nuit des temps. Ils vivent avec leurs troupeaux : 80 dromadaires, 400 moutons et 200 chèvres, de-ci de-là. Ils plient la tente au gré des pâtures. « Notre bien le plus important c’est notre mode de vie » explique Hajiba, l’épouse de M’barek. « C’est ce que nous avons à transmettre et que je veux donner à mes enfants. Mon père M’Barek m’a appris à ne pas me perdre dans le désert, même la nuit et je veux cela pour mes trois enfants. Cela plus l’école ce serait bien » ajoute Ali, le fils de Hajiba. La famille parcourt parfois de longues distances pour trouver un endroit propice afin de monter sa tente. Une fois, la famille avec ses bêtes, ont marché 130 km sous un soleil ardent « Nous marchons pas à pas et lorsque nous trouvons de l’eau nous stoppons et nous installons nos tentes.». La vie des nomades n’est pas si facile et nous pouvons imaginer la monotonie de leurs journées, Hajiba confie: « de l’ennui ? Oui il y en a parfois, je suis née ainsi et je ne peux rien changer à cela. Je n’ai jamais pensé à changer de vie, mais si un jour j’ai quelque chose à faire dans une ville alors j’irai vivre dans une ville…/… Je pense que je serais contente d’habiter dans une ville si j’ai un travail…/…Une de nos filles est partie vivre ailleurs.» ; « ailleurs » signifie pour Hajiba, Guelmim !

tente

Couscous Khoumassi

Couscous Khoumassi ou encore Moukhamis est un couscous typique des régions du Sud du Maroc. Il est préparé à base de 5 céréales (blé dur, blé tendre, maïs, orge et orge torréfié) d’où son nom dérivé du mot arabe « khamssa » qui signifie 5.

seksouLes femmes qui le confectionnent expliquent qu’elles ont hérité d’un savoir-faire de leurs mères. Une femme roule près de 30 kg de semoule de couscous en 6 heures. Il existe deux façons de rouler le couscous ; en grains ronds ou allongés, mais le couscous rond est le meilleur d’après les artisanes de ce terroir.

Le couscous peut être associé à d’autres produits tels que le lait, l’ben, le sucre, les légumes, la viande ou encore le miel ! Il est généralement préparé lors des fêtes religieuses et tous les vendredis.

Le dromadaire ne sert pas seulement de transport pour les Sahraouis mais leur fournit également de la viande et de la graisse ! La viande de chameau est utilisée pour la préparation du Tichtar ; cette préparation culinaire à base de lamelles de viande séchées au soleil est typique des nomades du Sahara du Maroc. Cette façon de préparer la viande permet de la conserver pour des périodes nettement plus longues.

La graisse de la bosse du dromadaire est la base du Loudek ; un produit à usage culinaire. Sa préparation consiste en la découpe de la graisse en petits morceaux qui seront par la suite soumis à des procédés traditionnels de fonte, de filtration, de conditionnement et de refroidissement. Le Loudek est généralement utilisé pour « faire grossir » les jeunes filles avant le mariage. Il peut aussi avoir un usage thérapeutique (massage, alicament…).

Ferial

Passionnée par le voyage et la découverte, j'aime partager ces découvertes avec vous !

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